La vallée de Lagat

Lagat fut longtemps la vallée des papetiers, des moulins à papier de partout, une vallée verdoyante avec ses multiples ruisseaux qui faisaient le bonheur de cette industrie papetière.
La fabrication du papier se produisait principalement dans les "usines" concentrées dans la région d'Ambert, dans les Monts du Livradois et du Forez. Au XVIIIème siècle, l'Auvergne était la première province papetière du royaume. Le long de ses ruisseaux dans la vallée de Lagat se trouvaient de nombreux moulins à papier.
Ces maisons surmontés d'une "grange" en bois qui était principalement le lieu de séchage du papier fabriqué dans la région.  Ces moulins qui étaient alimentés par une roue à aube qui fournissait le courant nécessaire pour fabriquer la pate à papier. De grands fils passaient d'un bord à l'autre ou séchaient des "tonnes" de feuilles de papier. Le papier comme les chapelets font parti de mon enfance, cette enfance heureuse en Auvergne dont j'ai toujours la nostalgie.

Enfant, quand le car qui arrivait de St Etienne nous laissait au lieu-dit "les entrées" en descendant la petite route qui menait à Lagat c'était un plaisir immense. J'allais rejoindre mes grands parents, mes cousins et cousines ainsi que les amis de Mignaval, Grivel etc... c'était le bonheur tout simple des vacances dans un coin que j'adore et que j'aime toujours.

Lagat et ses nombreux moulins, aujourd'hui disparus, mais qui reste un lieu de villégiature et de souvenirs intenses. J'ai toujours un pincement au cœur malgré la joie que j'éprouve de revoir ma chère vallée. Mon oncle qui venait nous attendre et nous aidait à porter les bagages et nous montions tous gaiment vers le village de Chanteloube tout la haut surplombant la vallée et dominant la plaine d'Ambert. Quelle vue nous avions de la haut, la vue a disparu, les champs sont recouverts de sapins et d'immenses forêts sont là et font oublier que ce coin du Forez fut une région agricole et industrielle. Les guerres, les révolutions nuisirent à l'industrie Ambertoise, les vallées encaissées ne permirent pas le machinisme industriel. Le manque de communication ferroviaire et autres ne fut pas un atout pour l'économie de cette région et se désertifia au profit d'autres régions.

Nous venions de passer Lagat et nous continuions vers les villages qui sillonnaient notre chemin, les chiens, les poules, les canards les oies nous faisaient fête en passant devant les fermes. Je ne peux passer, toujours à l'heure actuelle, devant la maison d'Huguette, sans un pincement au cœur et une pensée émue pour elle et sa famille, Huguette une copine de vacances en Auvergne, qui nous a quitté bien trop vite en laissant un tout petit bout de chou. Que parfois la vie est triste et dure, des moments difficiles à vivre.

Les petits cousins au bout du village de Mignaval étaient déjà la et les marseillais également au Vernet, nous y seront tous et la vie fut belle dans notre  Auvergne des années 60.

Quand nous arrivions c'était bien souvent la fin des foins, on rentrait dans les granges les derniers chars et les moissons allaient bientôt prendre le relais. C'était  un travail pénible mais c'était des moments conviviaux, inoubliables ou tout le monde participait et les journées se finissaient autour de la grande table familiale pour un bon repas réparateur et de franche partie de rigolade.

Je tourne à nouveau la page des souvenirs pour ne voir que la forêt qui a pris possession de nos terrains de jeu d'antan mais cette forêt qui s'étend de Chanteloube jusqu'au col des Pradeaux en passant par Chomie et autres endroits remplis de bons et joyeux souvenirs.  Le barrage avec son plan d'eau est là, les touristes font trempette ou pêche dans cette retenue d'eau au milieu des sapins.

Elle a changé, nos paysages du passé ne sont plus, mais elle est là grandiose, magnifique et fait que notre Auvergne est toujours la plus belle des régions à mon cœur.

L'industrie de la région d'Ambert

La famille à Chanteloube (année 1957/58)

Comments

[Monique]

J'ai connu les Rodary, L'Armand et la la Léa sont décédés. Leur fille Denise habite en région parisienne. Raymond habite toujours La barge.
La famille Chanteloube je connaissais mais les Forestier non, à moins que ce soit de la famille de l'Henri.

[Frédéric]

Vue la taille du village de Chanteloube et,son nombre d'habitant... peut-être avez vous connus les Rodarie, Chanteloube ou Forestier qui font partie de notre famille et qui ont habités à Chanteloube.
Je recherche des photos, ou souvenir les concernant.
Si vous avez des informations n'hésitez pas a me faire un mail
Merci d'avance

[Monique]

Merci Béa..titude de tes gentils commentaires.
Oui tu as raison c'est ma maman (Marinette) au premier rang, ensuite mon papa avec la pipe, derrière ma maman c'est ma marraine, la maman d'Odette. le petit garçon qui se trouve à côté de moi c'est Daniel.

[bea...titude]

au 1er rang c'est vous et votre maman Marinette, il me semble?
Très beau récit et très belles photos!
Merci d'aimer notre région, et de la décrit aussi bien!!!
Amicalement
Béa

[Monique]

Devines ?